Histoire de la ville



Son nom

Le toponyme « Berck » a connu de nombreuses variations avec le temps. La plus ancienne apparition de ce nom date de 1124 sous l’orthographe « Berkeres », dans le Cartulaire d’Auchy. Cependant l’origine de ce toponyme est, sans doute, antérieure de quelques siècles.

Le nom a ensuite bien évolué : Berc en 1215, Bierk en 1283, Berch en 1342... La première apparition de « Berck » date de 1545 avec « Berck-sur-la-Mer ». L’orthographe « Berck » sera officialisé en 1801.

Concernant l’étymologie : 3 hypothèses sont avancées. « Berck » pourrait provenir :

  • Du mot germanique « Berg » qui signifie « bute » ou « dune »
  • Du mot scandinave « Bekkr » qui signifie « ruisseau »
  • Du mot saxon « Beorch » qui signifie « bouleau » 

Berck-sur-Mer, du Moyen-Age au XVIIIe siècle

La ville faisait partie des « Enclaves d’Artois », c’est-à-dire l’ensemble des villes et villages du comté d’Artois. Elle restera Française jusqu’au Traité de Cambrai de 1529 avec lequel François Ier cédera le Comté d’Artois aux espagnols. Berck-sur-Mer sera un territoire espagnol avant d’être rendue définitivement aux Français en 1659 avec le Traité des Pyrénées.

Berck-sur-Mer fera partie du diocèse d’Amiens jusqu'au 15 janvier 1790, durant la création des départements et pour cause, la frontière sud du Pas-de-Calais a été tracée sur l’Authie.


Berck-sur-Mer, une cité de pêcheurs

Au Moyen-Age, le village de Berck-sur-Mer s’affirme déjà comme un port de pêche et de commerce.

À cette époque, jusqu’à 100 bateaux, appelés des flobarts, accostaient directement sur la plage au gré des marées. La ville ne disposant pas de port, le poisson ainsi pêché, était acheminé vers les grandes villes avec des « chasses marées ». Ce sont des charrettes bâchées tirées par des chevaux boulonnais.



Berck-sur-Mer, une ville aux vertus thérapeutiques


Dans les années 1840 les Docteurs Danvin et Charpentier, remarquent les qualités thérapeutiques du climat Berckois. Puis en 1854, le Docteur Paul-Henry Perrochaud, médecin régional de l’Assistance Publique, confie des enfants malades à Marie-Anne Duhamel. Celle-ci les emmène en brouette deux fois par jour sur la plage de Berck-sur-Mer pour les baigner et les petits malades guérissent rapidement. À cette époque, avant la découverte de la pénicilline, la tuberculose osseuse faisait des ravages.

 

Marie-Anne Brillard lui succède. Après avoir vu quatre de ses six enfants et son mari emportés par le choléra, elle décide d’habiter près de la plage avec son fils François, sa fille Marie et sa nièce Adèle.

Elle garde tout d’abord les enfants des femmes de pêcheurs qui pratiquent la pêche à pied (les verrotières).

Puis l’Agence Montreuilloise des Enfants Assistés de la Seine lui confie huit enfants atteints de tuberculose. Elle les emmène au bord de mer sur une voiture tirée par un âne. Les résultats de guérison sont surprenants et l’administration lui confie 37 jeunes malades.

 

En 1860, le Docteur Perrochaud lui remet 72 enfants et elle est secondée par trois religieuses Franciscaines de Calais.

 

Deux ans plus tard, en 1862, le premier petit Hôpital en bois est construit, largement influencé par le travail précurseur de ces deux femmes.

En 1869, ce petit Hôpital en bois disparaît pour faire place à un Hôpital plus vaste, en briques, l’Hôpital Napoléon aujourd’hui appelé Hôpital Maritime, construit selon les plans de l’architecte Émile Lavezzari et consacré exclusivement à l’enfant. Il sera inauguré par l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.

 

Pour honorer sa venue la municipalité décide d’attribuer son nom à la rue qui traverse Berck-sur-Mer, de la ville à la plage.

 

L’Hôpital Napoléon sera rejoint ensuite par l’Hôpital Nathaniel-de-Rothschild en 1872, actuel centre Jacques Calvé, l’Hôpital Cazin-Perrochaud en 1890, L’institut Saint François de Sales en 1901, actuel Institut Calot, l’Hôpital Bouville en 1902, la Fondation franco-américaine en 1920, l’Union des Héliomarins entre 1922 et 1925 ainsi que par d’autres sanatoriums.

 

Berck-sur-Mer, une station balnéaire


La fréquentation du site par le Docteur Danvin amateur d’hydrothérapie, la réputation croissante des établissements de santé, les venues de résidents célèbres et fortunés, vont entraîner l’expansion balnéaire de Berck-sur-Mer, balbutiante depuis 1842. Cette expansion sera favorisée par l’arrivée de la Ligue des Chemins de Fer du Nord Paris-Boulogne et l’engouement pour la mode des bains de mer.

 

La plage est alors fréquentée par les pêcheurs, les malades et les touristes fortunés. Parallèlement, jusqu’à la 1ʳᵉ Guerre Mondiale, de nombreux artistes s’inspirent de Berck-sur-Mer pour leurs œuvres et contribuent à la renommée de la station.

 

Berck-sur-Mer ne sera pas épargnée par les combats de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale. La Seconde en particulier meurtrira la ville. Occupée par les Allemands, elle sera le théâtre de nombreux bombardements Américains et Britanniques pour la Libération, occasionnant la destruction complète du Front de Mer.

Témoins de ces combats : les blockhaus visibles au Terminus et dans la Baie d’Authie, vestiges du Mur de l’Atlantique Allemand destiné à protéger les côtes Nord d’un débarquement Allié.

L’activité de pêche ne survivra pas à ces destructions et s’éteindra lentement dans les années 1970.

Les hôpitaux, eux, perdureront et deviendront un atout majeur de la ville. Le XXe siècle verra l’émergence de Berck-sur-Mer en tant que station balnéaire. 

Aujourd’hui, Berck-sur-Mer est une ville qui vit tout au long de l'année, au fort rayonnement Européen grâce notamment aux Rencontres Internationales de Cerfs-Volants créées en 1987.